La commune de Bouchemaine

Bouchemaine, vue aérienne
Photo aérienne de Bouchemaine

     Bouchemaine s’étire sur 7 kilomètres, le long de la Maine, avec au nord Angers, puis se succèdent le village de Comme son nom l’indique, Bouchemaine désigne « la bouche de la Maine », l’endroit où la Maine se jetait autrefois dans la Loire.

Créée en 1792, la commune réunit les anciennes paroisses de Saint-Symphorien de Bouchemaine et de Saint-Aubin de Pruniers, le village de La Pointe, une partie d’Épiré, ainsi que les Ecarts.

 

   L’histoire de Bouchemaine remonte au Moyen Âge, époque à laquelle ses terres étaient sous le contrôle de puissantes abbayes. Au fil des siècles, elle devient un lieu de villégiature apprécié de la noblesse et de la bourgeoisie angevines, comme en témoignent les nombreuses résidences secondaires édifiées sur son territoire.

     

Dès le XVIIe siècle, le village de La Pointe devient un poste stratégique de contrôle du commerce du sel. La chapelle Notre-Dame de Ruzebouc, ancien nom de La Pointe, servait alors de grenier à sel.

   

 Durant la Seconde Guerre mondiale, Bouchemaine subit des bombardements. Elle joua cependant un rôle clé lors de la libération d’Angers en août 1944. : les troupes américaines parvinrent à contourner Angers en empruntant le pont du Petit-Anjou.

     

 

Depuis les années 1960, la population a fortement augmenté. Aujourd’hui, Bouchemaine est une commune « verte » de plus de 6 600 habitants, répartis entre Pruniers, le Bourg, La Pointe et les Ecarts.

En 2004, Bouchemaine a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre du Val de Loire, grâce à la beauté de ses paysages et à la richesse de sa biodiversité.

Pruniers

Le pont de Pruniers vu du belvédère de La Piverdière. A l’arrière, Angers, la cathédrale, le château, la tour Saint-Aubin et la Baumette.
Falaises de schistes redressés en bordure de Maine. Escarpement de La Piverdière.
Carrefour des Moulins (Archives ADML)

     Pruniers, un des villages constituant la commune de Bouchemaine, est situé sur la rive droite de la Maine, à six kilomètres d’Angers.  Son relief est vigoureux. Les services géographiques de l’armée ont relevé des cotes de 64 m à 66 m au-dessus du niveau de la mer, ce qui fait une altitude de plus de 50 m au-dessus de celui de la Maine.

     Par suite d’un plissement de terrain, à l’époque préhistorique, Pruniers offre deux grosses dépressions presque parallèles au fond desquelles coulent deux ruisseaux. Son relief très accentué donne à Pruniers beaucoup de pittoresque. Les rochers du bord de Maine, ici nus et sauvages, comme ceux de la Rive, là couverts d’une toison de genêts, d’ajoncs et de « brosse », comme ceux de la Piverdière, se dressent presque à pic le long de la rivière.     

     C’est au milieu de ce paysage, du belvédère de la Piverdière, qu’on voit le clocher de l’église que l’on peut apercevoir d’Angers.
     Autrefois deux moulins tournaient sur la butte et ajoutaient au charme du paysage. Il n’en reste plus qu’un, moulin-tour ayant conservé ses ailes, témoin d’un passé fini pour toujours.

       Plus loin, derrière les peupliers, une ligne blanche ; c’est la Loire et au milieu de la verdure : c’est Saint-Jean-de-la-Croix.
Vers la gauche, toute la ville d’Angers. L’ensemble est harmonieux.
     Plus près, au premier plan, de l’autre côté de la rivière, tout à fait sur le bord, c’est l’élégant monastère de la Baumette, dont les jardins et les constructions s’étagent sur la roche de Chanzé.

 Les artistes angevins ont aimé ce petit Pruniers, et en ont fait plusieurs toiles de valeur : Lenepveu qui habitait le Bas-Grézil à la belle saison, Delaunay.
     Pruniers n’est pas seulement un spectacle de beauté ; il est aussi évocateur d’un riche passé d’Histoire.

Extrait de Pruniers… 2000 ans d’histoire locale par l’Abbé Alphonse Charon – 1963

Bouchemaine (Bourg)

Bouchemaine bourg, la mairie, l’Abbaye, l’église et la « Maison carrée »
Bouchemaine bourg, la mairie, l’Abbaye, l’église et la « Maison carrée »
2025 04 05 BOUCHEMAINE Pont
Le pont de Bouchemaine
Pont de chemin de fer de La Piverdière

     Le relief de Bouchemaine bourg est, sans doute, moins vigoureux que celui de Pruniers. Sa douceur, la majesté de la Maine vers la Loire, n’en est pas moins pittoresque et attrayante. Coteaux et vallons se succèdent et se confondent : voici les rochers d’Artaud et du Petit-Port lorsque venant de Pruniers, on descend vers le bourg, centre administratif de la commune, avec sa Mairie, ses écoles, la Poste, les commerces …

     En traversant le pont suspendu, en direction de Sainte-Gemmes, découvrons une vaste dépression toujours inondée en hiver, à sec en été, toujours marécageuse.

 Entre Bouchemaine et Pruniers, le plus ancien pont, celui de la voie ferrée Nantes / Cholet enjambe la Maine. En longeant la Maine, le paysage est tout différent, beaucoup plus verdoyant. On aperçoit le confluent et le village de La Pointe.

     Le paysage enfin s’estompe dans les eaux de la Loire et sa lumière toujours différente avec les brumes feutrées si particulières aux horizons de nos campagnes angevines. La « Douceur Angevine » ne fatigue jamais les yeux, mais il faut savoir s’arrêter pour la scruter et la goûter.

Extrait de Bouchemaine, une commune, deux clochers, trois villages. Abbé Alphonse Charon, ancien curé de Pruniers 1958-1967.

La Pointe


Le Petit Serrant vu de la confluence

     Ruzebouc (village des roseaux) à l’origine, attesté au 12e siècle, puis La Pointe au 17e siècle, l’ancien village est situé près du confluent de la Loire et de la Maine, l’extrémité des terres entre ces deux cours d’eau formant une pointe.     

     Un site remarquable où les composantes paysagères ligériennes naturelles ou bâties sont bien marquées : lumière, couleurs et reflets de Loire ; fleuve tantôt de sable ou d’eaux débordantes, berges verdoyantes et fleuries, rives boisées de bois tendres ; épis, chevrettes, cales et quais témoins d’une batellerie florissante au 18e siècle ; coteaux viticoles très anciens et affleurements schisteux ; front bâti de modestes maisons ou de belles demeures.

     Dès les 17e et 18e siècles, tous ces éléments ont contribué à l’attrait de ce site et l’implantation de « maisons de maître » ou « de campagne » puis de « maisons de plaisance » ; d’abord aristocratiques puis plus tard celles de notables et riches bourgeois angevins.
     La Pointe, à la fin du 19e siècle, bien desservie par voies d’eau et ferrée devient un lieu de villégiature et de tourisme dominical très prisé des Angevins. Quelques belles propriétés « ouvertes sur le fleuve royal » avec terrasses, parcs paysagers et fabriques, jardins réguliers et arbres séculaires sont les témoins de cette époque.

     Depuis 2000, le village de La Pointe, rassemblant les 4 « valeurs » retenues (fleuve, vigne, jardin, minéral) par l’UNESCO, est retenu dans le périmètre « Val de Loire patrimoine mondial » au titre « des paysages culturels vivants » reconnaissant au site une « Valeur Universelle Exceptionnelle » fondée sur « la qualité des expressions paysagères héritées de la Renaissance et du siècle des Lumières ».
     En 2010, devient Site classé, sous la dénomination « Confluence Maine-Loire et coteaux angevins » ; fin 2018, le village est protégé comme « Site Patrimonial Remarquable » permettant une meilleure prise en compte des enjeux patrimoniaux de grande valeur : architecture, paysages et écosystèmes naturels. Les jardins et les arbres sont inscrits dans cette protection. En 2016, le Guide vert Michelin a délivré une étoile au village pour ses arbres majestueux.

(Extrait de la sortie automnale 2023 : « La Pointe – Paysage ligérien – Végétal et bâti en harmonie »)

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